L’Odeur du Gel
Une coproduction du Manège Scène Nationale de Reims, du Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes de Charleville-Mézières et du TJP, Centre Dramatique de Strasbourg
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L’ Odeur du gel, qui a le nez assez fin pour la sentir ?
Elle est fugace, imperceptible, elle s’en va comme une trace dans le vent. Elle n’est déjà plus là.
C’est une esquisse floue, un rêve des grands nords, un voyage onirique déformé par le désir, un manteau de neige tombé dans la nuit en silence.
C’est un bestiaire imaginaire habité de créatures de fourrures et de corps, humains, animaux, pieds, mains, orteils roses qui percent la neige, dos tordus
qui émergent d’une grotte, grognements gutturaux, tissus, poils, cheveux, écailles, apparaissent et disparaissent comme des mirages au rythme de la
taïga dont le coeur bat sous la glace, dont le coeur bat au rythme des jeux de gorge. Dans le vent chuchotée, une langue incompréhensible, un langage secret, un récit impénétrable.
L’ Odeur du Gel, c’est un monde qui s’effondre, qui disparaît.
Ce sont autant de créatures qui se meurent que d’humains qui perdent la tête, qui font face à leurs folies et leurs errances, cherchant à échapper à leurs consciences, qui songent à partir, à s’effacer de ce monde, avec poésie, avec humour, avec discrétion. C’est un retour au sauvage, comme un choix pour échapper au futur de la terre. Ou à son présent.
Ça parle de nos bêtes, de nos poils, de nos âmes rugissantes, de la glace qui fond et de nos corps lassés qui s’endorment.
C’est une pièce entièrement écrite à partir de sources documentaires parcourues depuis 2018 autour des cultures et paysages du Grand Nord, et de rencontres avec des spécialistes et habitants de ces régions. Chaque détail de couleur, matière, ambiance sonore, tire sa source dans les techniques de chasse, de pêche, les pratiques vocales, les fables, les contes, les photographies et films de reportages, pour en être déformé, étiré, cauchemardé, et n’en retenir que quelques sons et quelques formes.
En sortant au petit jour j’ai aspiré l’odeur de gel.
Je marchais comme enivrée.
VEQUET
Crédit Photo - Julie Cherki
Dehors il pleut.
Alentour le sol
A rougi
PEUMET
Les froids sont revenus.
Partout le sol s’est fait un lit
D’une toison blanche.
YTYLQUT
Poèmes issus du recueil Odeur de Gel par WEINSTEIN, Charles. Ed. Montélimar:Voix d’Encre, 1996